Lettre d’Isabelle 154 – Toute la beauté du monde – Passe-Port manquant
Il est possible que je sois en train d’écrire un deuxième livre. Je vous en livre un extrait. Je dis il est possible car je ne sais pas où je vais réellement. Mais j’aime écrire. Il y a 8 mois il s’intitulait « Toute la beauté du monde ». J’ai gardé le titre pour l’occasion et en ai ajouté un de circonstance.
Ce qui est terrible c’est que tout me ramène invariablement à un même sujet. Une même histoire. En tout cas pour le moment. Non pas que je me trouve intéressante - je me prends pour sujet- mais parce que cette matière est ce que j’ai de mieux sous la main, au plus près de moi. Et je suis paresseuse. Je n’ai pas beaucoup de recherche à faire, je pioche dedans facilement. Je suis ma propre référence.
" Je m’habitais si peu enfant, que je doutais même que mes gestes fussent les miens. Je les confondais avec ceux des autres. La frontière était ténue entre mon univers intérieur et celui extérieur, celui des proches à mes côtés et celui du décor dans lequel j’évoluais. Ce qui donnait beaucoup de maladresse à l’aisance et beaucoup d’originalité à ma présence. J’habitais peu mon corps et c’est peu de le dire. Je glissais dans le décor du monde par tâtonnement, par enchantement. Comme on essaierait un manteau trop grand.
Ce manteau du monde. Comment l’enfiler ? C’était toute la question. Ce manteau prenait parfois tout l’espace.
[...]
Un flash très fort : l’embarras fut monumental. J’étais devant mon assiette à 5-6 ans peut-être plus, et perdis l’usage de mes gestes. Tous. Je ne comprenais plus ce que je faisais là avec des mains, une assiette remplie devant moi, un couteau, une fourchette, une cuillère. J’étais étrangère. J’étais en suspens et ne savais plus quoi faire. Je ne déchiffrais plus le pourquoi du comment et la manière de faire. Il a fallu en urgence que je redescende, que je regarde ma famille pour répéter leurs gestes et arriver à comprendre que je mangeais. Que c’étaient les gestes à faire avec les ustensiles adéquats pour y arriver.
Ce sont des moments d’absence. Et de présence totale à cette absence.
Le yoyo de la dyspraxie est une bien belle excuse. Il y a un sujet plus grand derrière. La vraie question d’une descente dans la matière. Je n’étais pas spécialement extra-terrestre. J’avais juste débarqué là sans passe-port.
Je me souvenais plus facilement de la texture unique du monde, du fin ruban parfumé de son essence depuis les fréquences de son cœur, que des épiphénomènes qui dansaient devant mes yeux en laissant leurs traces ténues et qu’on appelle Réalité.
C’est ainsi que m’apparaissait le monde. Celui qui s’agitait à l’extérieur en m’écorchant au passage. Un ramassis bariolé de formes et de couleurs désaccordées projeté sur un écran sale.
Au fond de moi, je me rappelais plus volontiers la tranquillité de l’UN et le doux fleuve de l’ENTRE DEUX que le défilé désordonné du présent devant mes yeux. Il s’agissait là d’un vrai présent. D’un cadeau inestimable.
Et surtout ce tissu de Soi couvrait toute la réalité apparente en étant l’essence même de mon Être.
L’Ether du Dodécaèdre contre l’asphyxie du Cube.
Mais je ne l'ai pas reconnu tout de suite. [...] "
MUSIQUE
REQUIEM de FAURE « In Paradisum »
par le Chœur du Capitole
REQUIEM de FAURE
par l’ensemble orchestral de Paris et le Chœur Accentus dirigé par Laurence Equilbey
PEOPLE HAVE THE POWER de Patti Smith - 2019
TELE DOCUMENTAIRE
- AIDANTS il est temps de les AIDER –
Aujourd'hui, en France, près de 11 millions de personnes (1 français sur 6) soutiennent au quotidien un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Pourtant, la situation des aidants familiaux manque singulièrement de reconnaissance et de visibilité, alors qu’elle représente un enjeu majeur de société et de santé publique.
Quelles sont les solutions pour les soutenir et les accompagner, prévenir leur isolement, leur épuisement ?
À l'occasion de la Journée nationale des aidants.es, le 6 octobre, France Télévisions rend hommage à ces héros du quotidien lors d’une soirée spéciale présentée par Théo Curin, avec la participation de Clémentine Célarié et de Bruno Solo.
Aidants, il est temps de les aider nous entraîne d’abord dans une immersion inédite de la réalité des aidants afin de prendre conscience de l’importance de leur rôle et du poids de leurs responsabilités. Puis Karim Rissouli va s’emparer de cette cause solidaire et citoyenne dans C ce soir.
www.france.tv/france-5/aidants-il-est-temps-de-les-aider
A vous tous lumière et paix
Isabelle
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