Le temps un peu plus dilaté de la période estivale autorise un pas de côté. Cette Lettre, qui parle d’un été fort actif de notre association, nous y invite aussi. Le voici.
La vision initiale de Francis Hallé, cœur du projet que nous portons désormais de manière collective avec lui, est devenue une grande idée neuve en Europe. On peut raisonnablement le croire maintenant. Qu’on la partage, la discute, la conteste, l’examine en tout sens, elle est là et elle oblige, elle nous oblige.
Idée neuve, car dans cette décennie absolument décisive, nous disent les scientifiques, elle interroge frontalement par son ampleur la mise en oeuvre concrète des politiques de transition écologique, évidemment sous l’angle des forêts, de la « restauration de la nature » et particulièrement à la grande échelle nécessaire. Neuve, parce qu’elle nous fait rêver loin et ensemble, rêver, malgré la gravité de la crise à un possible horizon planétaire mieux vivant. Neuve, parce qu’elle oblige à renouveler le regard, le récit, les méthodes mêmes de la construction de nouveaux milieux de vie. Neuve, parce qu’elle suppose avec la diversité de ses enjeux, de penser tout autrement la discussion et la participation citoyenne à ces indispensables constructions, sur le plan écologique, économique, social et culturel.
Cette idée n'appelle par principe ni accord ni désaccord, mais simplement acceptation de la discussion sérieuse des hypothèses, des dimensions, des questions réelles qu’elle recouvre. Elle appelle ainsi du neuf dans la capacité à dialoguer, à imaginer, à conjuguer les réponses institutionnelles, sociales, scientifiques à apporter face à l’urgence, et dans la longue durée.
Neuve, elle nous oblige à l'être aussi. C’est tout le sens par exemple des travaux que notre jeune équipe d'animation mène sur notre propre activité pour mieux vivre le projet avec vous. En cette rentrée à venir, c’est aussi tout le sens des chantiers évoqués ici. Vous y trouverez du neuf, mais pas seulement bien sûr, car nous prolongeons aussi des démarches et des initiatives existantes.
Nous voulons aller plus encore concrètement, précisément, sur nos terrains pour y poursuivre dans la plus large discussion de nouveaux chantiers, y construire de nouvelles rencontres.