Lettre d’Isabelle 144 – L’Inde et les corbeaux
L’Inde me manque
Surtout quand j’entends sa musique
Ou que j’entends une volée de corbeaux qui croasse
*
J’aime tout particulièrement les corbeaux* parce qu’à force d’avoir été en Inde régulièrement sur plus de 20 ans, leurs graillements me sont familiers et me remettent directement en présence de mon vécu là-bas. Je m’y rendais régulièrement pour de longs séminaires de méditation auprès du grand maitre tibétain que je suivais alors, Kyabje Bokar Rimpoché.
Et puis un jour lors d’un soin que me donnait une amie dans le Vaucluse, alors que j’étais allongée par terre sur un tapis de yoga, j’entends par la fenêtre ce délicieux craillement qui ravit mon cœur et ravive ma mémoire. Et tout chavire, l’espace d’une seconde. Tout chavire et tout s’ouvre. Je me retrouve en Inde dans un autre temps, allongée sur de gros rondins de bois ficelés entre eux -que je sens parfaitement dans mon dos- qui me portent après mon dernier souffle sur le fleuve sacré du Gange. J’étais morte et ma conscience était plus vive que jamais. Je me disais alors dans une intensité de ressenti « C’est ça la mort ? » interrogative et en même temps foudroyée par le ravissement. J’étais tellement vivante ! Et le Gange continuait de me porter et me bercer avec sa douceur d’ange pendant que les personnes qui m’avaient connue lançaient depuis la berge des fleurs et des couleurs, des au-revoir tendres et émus à mon adresse…
J’étais en même temps consciente de l’entourage du soin dans le présent mais en surface seulement car j’étais immergée au fond d’une mer d’un autre temps. **
*
La vie est en fleuve continu qui prend multiples figures…par-delà les existences.
* Le corbeau comme le coyotte est un messager entre ciel et terre. Il fait les ponts entre les mondes, entre la vie et la mort. C’est un animal dit psychopompe comme le dauphin ou la chouette. C’est un grand guide spirituel et sa sagesse éclaire l’obscur. Il perce les ténèbres et en porte la robe et l’éclat. Sa grande intelligence fait de lui un guidé éclairé dans les mystères de l’existence.
** Cette petite histoire se trouve aussi dans mon livre « Passagère de l’Invisible » où la scène est racontée différemment comme elle m’est venue à ce moment-là dans l’écriture et précède de nombreuses autres expériences, sans que j’ai jamais eu à les chercher.
MUSIQUE
The long road
The Long Road par Eddie Vedder & Nusrat Fateh Ali Khan
Rappel de nos programmes
Très bon week-end à vous
Avec amour
Isabelle
Livre d'Isabelle "Passagère de l'Invisible " en vente ici :
« Passagère de l’invisible- Voyage d’une conscience au Coeur de l’Infini »