Lettre d’Isabelle 143 – Une histoire merveilleuse – De la Mongolie à la généalogie
Je vais vous raconter une histoire que je trouve merveilleuse.
Comme il en existe quand la Vie veut se faire connaitre à travers nous et bruisse de sens.
De retour de Mongolie l’année dernière où j’ai fait un super voyage chamanique en juin avec Naraa (sur 1300 kms jusqu’au nord-ouest vers le lac de Tsaganur près de la frontière russe /voir la page des voyages proposés cette année encore: nouveaux-mondes.fr/voyages-initiatiques-et-chamaniques-14-jours-en-mongolie) je ressentais le besoin irrépressible d’honorer les deux montagnes au milieu desquelles je vivais à Cassis face à la mer: la montagne ocre du Cap Canaille sur ma gauche et les calanques de calcaire blanc à ma droite. Comme un pôle féminin à gauche et masculin à droite. Cela faisait suite à l’indication d’un chaman qui m’avait dit que je devais honorer une montagne blanche à côté de chez moi et j’avais tout de suite reconnu les calanques.
J’avais jusque-là célébré une montagne plus qu’une autre. Sans m’en rendre compte. Le rouge feu de la plus haute falaise maritime de France avait toute mon admiration alors que le calcaire blanc des calanques, adulé pourtant par les touristes du monde entier, recevait de ma part de nombreuses critiques (« Je ne peux plus vivre là j’ai besoin de vert, d’humide, d’humus, ici c’est trop sec, c’est trop yang etc.) et je m’y rendais peu alors que j’allais courir et chanter sur la première.
Je me suis soudain rendue compte après le voyage que ce rouge et ce blanc parlaient symboliquement à ma conscience: elles étaient les semences originelles de vie, les pôles féminin et masculin de mon être et le ressenti me venait de lui-même sans que j’y ajoute la raison.
Je ressentais profondément le besoin d’ajuster un équilibre en moi.
Je ne fis pas le rapport tout de suite avec ce que m’avait dit une autre chamane, nonne, rencontrée à Ulaan-Baatar, la capitale de la grande Mongolie, à propos d’ancêtres du côté de mon père et sa mère, proches de la famille impériale russe dont les fils de lignées avaient été rompus ou abimés.
Mes lignées masculines et féminines voulaient me faire savoir quelque chose.
Je découvrais qu’il y avait un déplacement de polarité en moi. C’est comme si un pan oublié de moi-même se faisait connaitre et j’écarquillais les yeux. Qu’y avait-il du côté du masculin qui gênait?
Je courus faire mes offrandes aux calanques en réparation: riz, pierres précieuses et lentilles roses mélangées, je les lançais avec la joie des retrouvailles depuis le haut de ces merveilleuses griffes rocheuses, échancrures racées, au-dessus d’une mer d’un bleu-vert étal éblouissant.
Puis tout s’est mis à bouger à partir de là. Et les fils d’une généalogie oubliée se mirent à se dévider et danser devant moi. Un nouvel équilibre des pôles féminins et masculins tendait à se placer en moi sans que ma volonté n’intervienne.
Dans ma chambre je réalisai que toutes les photos et peintures présentaient des maîtres que j’avais eus. Tous étaient des hommes. J’en déplaçais certains pour y mettre des photos et dessins de femmes.
Le féminin me manquait tout-à-coup. Le masculin était trop présent en moi et en plus il était bancal.
Je passais par hasard dans le Tarn au milieu de l’été quand ma cousine m’apprit que j’étais passée par le château de nos arrières-grands parents dans un bourg près de Cordes-sur-Ciel.
Sans que je le veuille ? Incroyable.
J’y retournais consciemment. Je méditais alors devant la plaque au nom de mon aïeule dont elle m’indiqua la présence sur la chapelle attenante au cimetière. Je fis des offrandes à cette même lignée aristocratique dans le nom commençait à se mélanger à celui de la bourgeoisie toulousaine et à perdre ses connotations slaves.
Puis tout récemment, en parcourant un livre de Jean-Yves Leloup je suis frappée comme par la foudre et m’arrête sur une page car un nom vient de résonner à mes oreilles. Mon père et ma grand-mère le prononçaient déjà : Rzewuski. Mme Rzewuska était justement le nom retrouvé sur la plaque. Il y a aussi celui de Mme Hanska que j’ai entendu maintes fois par ma tante.
Est-ce que le Père Rzewuski cité par Jean-Yves Leloup est lui aussi de la famille ? Il a été ermite à la Sainte-Baume. Je suis stupéfaite et intriguée. Cette Sainte Baume si chère à mon cœur aurait abrité un de mes ancêtres ?
Je cherche sur internet et découvre que le père Rzewuski a écrit 3 livres.
Il est effectivement d’une branche familiale.
www.wikidata.fr-fr.nina.az/Alex-Ceslas_Rzewuski.html
Je reçois par la poste le premier recouvert d’un plastique protecteur comme on le faisait auparavant pour protéger les livres. Son titre « A travers l’invisible cristal – Confessions d’un dominicain» me comble, moi la mystique. Je suis passionnée et le dévore nuit et jour. Toute la lignée y est racontée depuis la révolution russe et l’exil en France, en Angleterre et en Italie. Je savais qu’un livre avait été écrit sur cette lignée aristocratique mais des cousins lointains en avaient hérité et je ne l’avais jamais eu en main. D’une vie mondaine dans les années folles où il est célèbre pour ses dessins parmi le gotha parisien, Alex Rzewuski passe sans transition à une vie de renonçant !
Voilà qui m’intéresse au plus haut point.
Comble du comble et magie absolue : je trouve une feuille (une grille de loto en fait) au milieu du livre, cachée parmi les pages, avec dessus l’écriture de ma mère! Que je reconnais immédiatement ! Elle avait griffonné les mêmes calculs et déductions que moi et cherchais à savoir si c’était le cousin d’un ou d’une parente de mon père.
Ce livre revenait dans mes mains après avoir fait peut-être un tour de la planète…
Incroyable synchronicité que j’ai vécue comme une bénédiction.
La vie nous parle quand nos cœurs s’ouvrent à la dimension de son mystère.
Je me suis rappelée que de la même manière un jour j’avais retrouvé dans un lieu inconnu de moi, mon coussin de zen perdu 20 ans auparavant!
Pas moyen de me tromper il y avait mon nom dessus !
Ca me disait : assieds-toi ma fille. Tu bouges trop. Assieds-toi…
J’achète alors le deuxième livre écrit par Alex Ceslas Rzewuski sur Misia Sert que je ne connaissais pas et j’ai attendu avec impatience le 3ème qui n’arrivait curieusement pas au titre de : « L’Instant - Testament d’un dominicain ». Ce qui fit que je dus repasser commande ailleurs, dans une librairie belge qui l’avait dans ses rayons. Je l’ai reçu il y a seulement deux semaines.
Avec une dédicace de sa main en première page ! Ce qui me toucha au plus haut point. Et à l’adresse d’une femme qui a le même nom de famille que celui de ma fille ainée, ça ne s’invente pas!
Ce livre avait donc attendu avec sa petite signature tremblée jusqu’à ce qu’il arrive entre mes mains, jusqu’à mon coeur attendri, nourri et comme réconcilié.
Cette lignée venant de mon père avait été abîmée. L’histoire est trop longue pour prendre place ici. La chamane m’en avait touché mot sans que je comprenne quand elle me parlait par la voix d’une aïeule lointaine, élégante et princière, parée de très beaux bijoux, qui se réjouissait de m’avoir délivré son message.
Cette offrande des ancêtres a mis un baume sur mes racines.
Et m’a mise en joie. Je les ai intégrées avec délice.
C’est physique, organique. Je le ressentais dans mon corps. Ce n’est pas mental.
Comme une circulation qui reprenait avec un sang neuf. Une nouvelle respiration.
Je remercie la Vie de m’avoir donné cette opportunité de reconnexion autant que de réparation. Les conséquences touchent toute la lignée, passée et à venir.
Même quand nos enfants ne s’en rendent pas compte.
Je me souviens comme j’avais été passionnée à la découverte du livre « Aïe, mes aieux ! » d’Anna Ancelin Schützenberger à sa parution en 1998. J’avais 38 ans et m’étais dit « Hou lala… il faut que je fasse quelque chose pour mes enfants, je ne peux pas laisser les choses en l’état… »
Cette reconnaissance par-delà les mondes et les temps, cette verticale redescendue telle une cascade de sens, cette envolée du cœur à sa suite, accompagnée d’attentions conscientes et de pardons, m’a nourrie et vivifiée. Et m’a bien fait sourire.
Comme un fil de lumière qui s’est ré-allumé et a régénéré mes cellules.
Cela remet de la santé et de la clarté là où certaines parties étaient enfouies dans l’ombre, éteintes ou blessées.
MUSIQUE
BELLS
CHRONOS QUARTET
FRATRES
ARVO PART
RESURRECTION
Symphonie n° 2 de MALHER
Très bon week-end à vous
Avec amour
Isabelle
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