Lettre d’Isabelle 138 – La poétique de la dyspraxie
Une descente originale dans la matière
Parce qu’il y a des désorientations dans mes gestes, des interversions, des maladresses dans mes modes d’expression, des déplacements dans l’écoulement des mots, parce qu’il y a des incoordonnés dans mes mouvements, des pertes de repères spatiaux, des hésitations dans ma mémoire et mes souvenirs, j’ai découvert que ces nombreux glissements de terrain étaient une richesse autant qu’une bizarrerie.
Un terreau d’originalité.
Une étendue dans l’espace des possibles.
J’ai su un jour que j’étais dyspraxique.
Cette dyspraxie - le jour tardif où l’on m’a appris que j’étais dyspraxique m’a fait un bien fou car il me fallait beaucoup de clownerie de toute sorte pour cacher une errance de geste, une danse des directions, un flottement général pour rentrer dans les clous - cette dyspraxie me dis-je, touche aussi bien le cerveau que les sphères de l’esprit et a sans doute facilité les glissements perceptuels dans d’autres espaces de réalité, d’autres dimensions de l’être (voir mon livre).
Une espèce de dyslexie générale.
C’est ma découverte depuis un certain temps, que je vous partage avec une certaine surprise joyeuse.
Je me dis que peut-être d’autres personnes se reconnaitront dans ce portrait ?
Une multidimensionnalité et une sensibilité poétique facilitées par une absence de coordination et une logistique confuse à la base.
Je me souviens avoir entendu l’auteur Daniel Tammet parler un jour de quelque chose d’approchant (ces glissements de terrain): les gens chez qui une image provoque un nombre, une couleur se traduit dans la perception par une odeur, un son par une forme etc.
Un méli mélo des sens.
……
La terre est bleue comme une orange
Paul Eluard
….
J’habite donc une maison intérieure très fantaisiste, faite de hasard et de bonne volonté, complètement démontable, qui s’ordonne in fine à ma plus grande surprise :
J’ai toujours su que j’étais une HEYOKAH
qui porte en elle la médecine du chaos.
Dans le monde des indiens des plaines et prairies du nord de l’Amérique, elles (« ils » la plupart du temps) sont des êtres sacrés respectés qui font tout à l’envers, ou de manière surprenante. Ils sont des enseignants non conventionnels, liés au tonnerre et à l’éclair.
…..
Extraits des enseignements de sagesse de Black Elk
(en anglais)
Bref,
En ce moment j’ai envie d’un long moment d’introspection dans un cadre sacré. Une cérémonie où je remettrai un peu d’ordre dans mon désordre si cela est encore faisable. J’aime la culture du sacré, non dogmatique et liée à la grande nature au sein d’une culture de tradition ancienne et éprouvée…
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Chamanes Pérou – Les voies de la guérison
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Médecine Mapuche au Chili
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Aujourd’hui est un jour parfait
Quoi qu’il arrive
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Bon week-end les ami.es
Isabelle
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