La Lettre du Pavillon Français d’AUROVILLE
Le Pavillon de France présente :
Gardiens de la Terre
Documentaire réalisé par Renata Heinen, Rolf Winters
Le voyage initiatique d'un couple avec leurs jeunes enfants à la recherche d'une nouvelle perspective sur le monde, partis à la rencontre des « Gardiens de la Terre ». Australie, Amérique, Afrique…: cette famille va parcourir pas moins de 4 continents, sur une durée totale de 5 ans.
Ce film a pour vocation d'éveiller les consciences, il nous tend un miroir. Pourquoi les peuples premiers sont-ils heureux, alors qu'ils n'ont rien. Et nous qui pour la plupart avons beaucoup, restons parfois insatisfaits. Plus qu'un simple documentaire, il nous entraîne dans un voyage intérieur. C’est à la fois un appel à nous réveiller et un espoir pour l’avenir.
Plus d’info pour nos amis présents sur la liste de diffusion du Pavillon de France (article du Monde)
« Gardiens de la terre » : expérience existentielle en famille
Un documentaire maladroit mais touchant, filmé par une famille partie faire le tour du monde, à la rencontre des sages qui ont su rester proches de la nature.
« Gardiens de la Terre », un documentaire britannique de Renata Heinen et Rolf Winters. JUPITER FILMS
L’avis du « Monde » - Pourquoi pas
Il y a une dizaine d’années, Renata Heinen et Rolf Winters décident avec leur famille de « sortir des sentiers battus » . Ils le firent au sens propre, en partant vivre en forêt. La rencontre de Nowaten, un chaman du Haut-Michigan, les incite ensuite à se lancer sur les routes du monde pour trouver, après Nowaten, d’autres « gardiens de la terre », comme ils les nomment : des sages, de ceux que l’on ne trouve pas sur Google. Hommes et femmes vivant hors du système et des villes, le plus souvent au sein d’une tribu – plus proches de la nature et de leurs instincts.
« Nous n’avons jamais eu l’intention de faire un film. Nous avons juste voulu nous échapper », expliquent les réalisateurs au tout début de Gardiens de la terre : voilà qui pose d’emblée les limites de ce documentaire composé d’images et de paroles glanées au fil de leurs voyages. Il n’est pas simple de trouver un matériel de cinéma a posteriori, lorsque l’usage de la caméra a d’abord été pensé seulement comme aide-mémoire. Le désir de transmettre cette expérience existentielle est compréhensible et constamment palpable, mais assez peu souvent soutenu par un travail formel adéquat. Pour donner plus de poids aux mots des sages ou aux leurs, Renata Heinen et Rolf Winters les montent avec des plans paysagers parfois superbes, mais qui ne racontent rien – un beau diaporama de voyage en mode aléatoire.
Vivre en parallèle du reste de la terre
La part la plus intéressante du film est finalement la matière brute, à laquelle les voyageurs n’ont pas tenté de prêter a posteriori des intentions de cinéma : ces beaux visages croisés en Australie, Namibie, Irlande, en Inde, au Pérou, au Kenya. Leurs paroles inspirantes, surprenantes, souvent, dans l’attention qu’elles révèlent au monde des villes, des banques et des supermarchés. Les Gardiens de la terre ne vivent pas en reclus : ils vivent en parallèle du reste de la terre, mais sans jamais cesser d’être attentifs à ceux qui vivent si différemment deux. Ils ne sont pas non plus de grands mystiques, des « illuminés » dont il serait facile de réduire la parole au rang d’une excentricité parmi d’autres. Lorsque Don Jose Quispe, au Pérou, parle de « travailler avec les forces de la nature plutôt que contre elle », ses mots n’ont rien d’abstrait, et posent de façon vertigineuse la triste spécificité des hommes incapables de vivre en osmose avec un écosystème. Sur l’ensemble du film, le fil narratif reste assez lâche, et les tentatives de Renata Heinen et Rolf Winters pour rendre justice à leur expérience souvent maladroites : ce bouquet de sagesse glané aux quatres coins du monde n’en demeure pas moins inspirant.
Samedi 11 Décembre 2021 à 17h
Town Hall - Cinéma Paradiso
en anglais sous-titré français, durée: 85 min

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